Face à la recrudescence des rodéos urbains, j’ai envoyé un courrier à Monsieur Christophe CASTANER, Ministre de l’Intérieur, Monsieur Laurent NUNEZ CASTANER, Secrétaire d’État, ainsi qu’aux députés Natalia POUZYREFF et Catherine OSSON, chargées d’élaborer le nouveau plan anti-rodéos.
La loi de 2018 a donné une base légale aux forces de l’ordre pour intervenir dans ce domaine où les chiffres attestent d’une hausse de 15% des interventions malgré la période de confinement, le phénomène des rodéos urbains a évolué de manière aggravée et sont devenus plus dangereux. Les jeunes se lancent aujourd’hui le défis de se rassembler massivement pour faire plus de bruit et provoquer les autorités dans le but d’aller au contact.
La mission des services de police se complique sur cet item et tend à cristalliser les tensions au sein des quartiers où nul ne peut ignorer l’exaspération légitime que peuvent ressentir les riverains, à la fois témoins et victimes de ces rodéos, sur l’ensemble du territoire national.
Face au mépris du code de la route et à l’atteinte à la tranquillité publique, la pratique dangereuse de ces rodéos sauvages défi la sécurité et l’ordre public. Seule la prise de mesures fortes et concrètes permettrait d’endiguer ce phénomène et de permettre un retour à la sérénité.
Pour que ce plan de lutte contre les rodéos urbains à moto ou scooter ait un impact significatif, tous les acteurs – l’État, les instances judiciaires, les forces de l’ordre, les collectivités territoriales, les association de terrain – doivent être mobilisés pour travailler en collaboration et de manière coordonnées.
Monsieur le Ministre de l’Intérieur l’a d’ailleurs rappelé en souhaitant mettre en oeuvre un travail de prévention en lien avec les collectivités et les associations, ainsi que par la nécessaire implication des polices municipales qui ont un rôle majeur localement pour intervenir et faire respecter l’ordre public. Une seconde réponse, judiciaire et pénale, doit être apportée pour faire obstacle aux sentiments d’impunités ressentis par les services de police et les riverains lorsque les mêmes auteurs de rodéos urbains, prévenus la veille, se retrouvent le lendemain à nouveau sur leurs engins motorisés. Une confiscation systématique des véhicules doit être appliquée, mais également une simplification administrative pour alléger les charges procédurales qui permettrait aux policiers de travailler dans de meilleures conditions. Et parce que les rodéos sauvages sont parfois organisés et relayés en ligne, ce plan d’action devra aussi prévoir de donner, à notre police, davantage de moyens de surveillance sur les réseaux sociaux.
L’association Raid Aventure Organisation, que je préside depuis 27 ans, intervient pour le rapprochement Police-population, plus particulièrement auprès des publics jeunes. À travers différents dispositifs, notre association œuvre avec plus de 200 policiers bénévoles – tous issus des forces de l’ordre, police municipale, de gendarmerie, des CRS et des pompiers qui prennent sur leur temps libre – à faire connaître leur profession, à créer du lien avec les jeunes et apaiser les tensions.
Notre association intervient notamment dans le domaine de la sécurité routière, en proposant des séjours Quad et Moto, afin de lutter contre le phénomène des rodéos urbains. Le principe est de permettre aux jeunes d’assouvir leur désir de vitesse sur des engins motorisés, mais en toute sécurité, en rajoutant au programme la prévention et la sécurité avec des ateliers théoriques, de conduite éducative et de mécanique.
Ce dispositif dédiée à la sensibilisation « prévention et sécurité routière » sur engins motorisés cible les jeunes de 12 à 17 ans durant 5 jours sur notre base de Comteville à Dreux dans le département d’Eure-et-Loir en région Centre-Val de Loire. L’association dispose d’un circuit de 775 mètres de long et 7 mètres de large homologué par la Fédération Française de Motocyclisme en terre naturelle composé de plusieurs modules pédagogiques.
Depuis l’année dernière, nous avons également développé un dispositif d’éducation routière capable de se déployer au coeur même des quartiers.
Dans le contexte que nous connaissons, il est important de renforcer la pédagogie auprès de ces publics afin de prévenir cette problématique. Fort d’un retour terrain de nos policiers bénévoles, je me tiens à leur disposition afin de concourir au continuum d’actions autour du rodéo urbain que le gouvernement souhaite mettre en place.